Lorsque l’on discute avec les gilets jaunes sur les ronds-points ou ailleurs, on entend souvent que le mouvement n’en est qu’à ses débuts. Mais de quoi est-ce alors le commencement ? D’une marche révolutionnaire, dont les manifestations de l’hiver ne sont que les prémisses? D’une repolitisation des classes populaires qu’on a voulu réduire au silence et à l’invisible et qui aujourd’hui se montrent en jaune fluo et libèrent la parole ? D’un processus de socialisation des plus élémentaires et efficaces autour d’un feu de palettes ? Du renouveau d’une solidarité qui trouve sa source dans une cabane ? D’une conscientisation grâce à l’échange collectif d’informations et à la stimulation de l’esprit critique au bord d’un carré de pelouse ?
Sans doute tout ça en même temps. C’est ce qui ressort de notre discussion avec Joëlle au rond-point d’Eleu-dit-Leauwette.