La fracture numérique est devenue « un enjeu démocratique fort ». Elle révèle des inégalités sociales et d’accès aux droits et à la citoyenneté. Avec l’école à distance, l’accès aux enseignements numériques pose également problème aux familles mal ou pas équipées. Pour ces raisons, l’association Les Amis de Mandela à Avion reconditionnent des ordinateurs, les équipent de logiciels libres et les offrent aux familles du quartier la République.
Mardi 4 avril, nous étions à l’école Mandela lors d’une des permanences de l’association. Ce même jour l’association a appris que l’école avait obtenu l’agrément de tiers-lieu numérique, ce qui ouvre de nouvelles perspectives. Il portera le nom de Janusz Korczak.
Rassemblement de soutien pour Aly Touré , enfermé au Centre de Rétention administrative de Lesquin depuis le 06 février 2021
C’est devant un bâtiment aussi gris que grillagé que se sont donné rendez vous les soutiens d’Aly Touré ce mercredi matin, 07 avril. Ni le froid, ni le vent ni la présence des forces de l’ordre n’ont empêché la cinquantaine de militants présents de crier leur soutien à Aly et aux autres mineurs isolés qui vivent des situation juridiques et administratives similaires.
Le rassemblement de soutien était organisé à l’initiative du SELA – CGT (Le Syndicat Étudiant, Lycéen et Apprenti) – de Valenciennes. Une micro-convergence des luttes, mais une véritable convergence des solidarités avait lieu ce matin là devrant le CRA. En effet, étaient réunis là une poignée de Cégétistes, de sudistes, de FI, de EELV, de défenseurs des droits de l’homme, d’anarchistes, de citoyens sans étiquette, comme Paul qui vient régulièrement visiter les détenus pour leur tenir compagnie. Il y avait aussi des d’intermittents du spectacle venus prêter mains forte depuis le théâtre Sébastopol occupé. Il y a eu des prises de parole ainsi que quelques morceaux de musique joués par les artistes du groupe Bonheurs inutiles qu’on remercie d’avoir été là et de s’être gelés les doigts pour donner du courage à toute la compagnie.
Le rassemblement avait deux objectifs :
– I. D’abord, et surtout, demander à la préfecture de réviser sa décision envers Aly Touré, afin de convoquer une nouvelle commission et lui permettre une libération rapide ainsi que la levée de l’OQTF qui le vise (c’est à dire l’obligation de quitter le territoire français).
– II. Ensuite, demander la régularisation d’autres prisonniers du Centre de Rétention Administrative qui n’ont commis aucun délit et demandent de pouvoir poursuivre leurs études ou leur travail en France.
Aly a intégré le Lycée Professionnel François Mansart à Marly pour y préparer et obtenir un CAP en peinture, puis un second CAP, de monteur installateur sanitaire. Puis, il a voulu continué ses études. Il prépare actuellement un Bac Pro en aménagement et finition du bâtiment, toujours au Lycée Professionnel François Mansart de Marly. Il ne pose aucun problème dans l’établissement ni en dehors, au contraire, les compliments de ses professeurs, de son maître de stage et de ses camarades de classe le confirment. Aly est un garçon qui est agréable, respecte les règles communes et ne demande qu’à s’intégrer et gagner sa vie. Son désir est de travailler dans le bâtiment.
Que reproche-t-on à Aly ?
Tout d’abord, il faut bien appuyer sur ce point, Aly Touré n’a commis aucun délit. Ce qui lui est reproché est d’ordre purement administratif.
En effet, arrivé en France depuis la Guinée après le décès de sa mère, Aly a été reconnu comme « mineur isolé » par un juge des tutelles. Il avait alors été pris en charge par l’Aide Sociale à l’enfance (ASE).
Aly a fait environ 4000 km pour atteindre la France. Or il est passé par l’Italie où il a fait « l’erreur » de faire une demande de droit d’asile.
En auriez vous fait autrement dans sa situation ?
Mais, Aly a trouvé sur son chemin l’embuche abyssale de la lourdeur bureaucratique européenne : comme il est interdit de demander asile dans deux pays européens, Aly s’est retrouvé « dubliné » – Dubliner, c’est ce terme entré dans le vocabulaire courant, qui désigne les demandeurs d’asile qui font l’objet d’une procédure selon le règlement 604/2013/UE du 26 juin 2013 dite procédure Dublin. Autrement dit : Il s’agit de ceux qui se voient refusé leur demande de droits d’asile et se trouve dans l’enfer du flou juridique européen, espérant obtenir une décision dérogatoire favorable.
À sa majorité, Aly a effectué une demande de titre de séjour, en France, auprès de la sous-préfecture de Valenciennes. Elle a été rejetée, et une première Obligation de quitter le Territoire français (OQTF) a été prononcée ! Par la suite, le recours auprès du tribunal administratif a été lui aussi rejeté et a donné lieu à une nouvelle OQTF, prononcée fin 2020.
Or, ne s’étant pas présenté à l’aéroport qui devait l’expulser de France vers l’Italie, car ce dernier a une vie, des études, un projet professionnel et des proches ici, il a été arrêté le 06 février puis maintenu en détention depuis pour des raisons purement administratives. Sans aucun délit à sa charge, et pour ces deux seules raisons que sont cette demande de droit d’asile en Italie et ce refus de se présenter à l’OQTF, il est retenu depuis 2 long mois dans ce centre de rétention administrative de Lesquin.
Dernière nouvelle en date : une 3ème commission s’est tenue pour étudier son cas et a rejeté sa demande de libération pour la 3e fois, ce qui le condamne à un troisième mois entre ces murs.
LA PLACE DES LYCÉEN.NES EST À L’ÉCOLE, PAS EN PRISON !!
Ce qui est scandaleux pour les soutiens présents c’est l’inégalité de traitement entre un jeune qui fait tout ce qu’il peut pour montrer sa bonne volonté, qui est sympa, poli, ne fait pas de « conneries », et veut simplement trouver un travail dans le bâtiment et celui de certains délinquants fiscaux détenteur de leur carte d’identité française qu’on laisse dans l’impunité.
De plus, c’est la violence du traitement carcéral qui lui est réservé au regard du peu de choses qui lui sont reprochées.
Pour faire un point sur les conditions d’enseignement à distance et les moyens donnés aux établissements scolaires en terme de protection sanitaire en vue du retour des élèves en cours, nous avons posé quelques questions à Dominique Dochaut, enseignante spécialisée en SEGPA et élue du personnel du syndicat SNUipp dans le Pas-de-Calais.
Reportage sur deux journées revendicatives et festives à Lille
Dans un contexte de restrictions culturelles et d’occupations des théâtres, des artistes et des amateurs se sont réunis pour deux événements revendicatifs et néanmoins festifs vendredi 26 et le samedi 27 mars 2021.
Avec une visée commune : éviter un futur sans culture
Dans ce reportage : Des prises de paroles engagées, des extraits du concert de HK sur la grand place de Lille vendredi 26 mars, des extraits du rassemblement mouvant de samedi 27 mars organisé par le collectif des danseuses et des danseurs « Nous n’arrêterons pas de danser »
Au micro d’RMC et BFM TV, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale, a taxé les réunions en non-mixité raciale de l’UNEF de « racisme », « de chose qui ressemble au fascisme » et a annoncé vouloir les rendre illégales.
La position s’inscrit dans un renversement rhétorique qui consiste à faire passer des personnes ou des groupes socialement discriminés pour des oppresseurs. Dans cet étrange jeu de passe-passe, l’UNEF accusé de fascisme, se retrouve menacé d’interdiction, or interdire un syndicat est bien l’une des pratiques caractéristiques du fascisme.
« Permettre aux personnes touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu’elle subissent » (Mélanie Luce, Présidente de l’UNEF), ajoutons sans avoir à encore subir le jugement de groupes majoritaires, créer une zone d’expression sécurisée, libérer la parole des personnes concernées, lutter contre une oppression sans être au contact d’oppresseurs, la non mixité choisie comme outil d’auto-émancipation doit, selon Christine Delphy, « demeurer la pratique de base de toute lutte ».
Pour mieux comprendre l’utilité et la légitimité de la non mixité choisie, et bien la distinguer de la non mixité imposée, discriminante et violente , nous donnons ici la parole à Florian du Planning Familial 62 au sujet du Bar LGBTQIA+, et à Joohee, Steeve et Karim du collectif Décolonial Déterminé.
Podcasting
Bar LGBTQIA+du PF62
Le Collectif Décolonial déterminé
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Étudier à la maison le travail social ou être précaire lors de sa formation de travaileur.euse.s social.e, donc pour aider des personnes précaires ou vulnérables, cela fait parti des paradoxes dans lesquels sont plongé.e.s les étudiant.e.s de l’Afertes à Avion et à Arras. Car la précarité est une réalité qui a pris de l’ampleur avec les confinements successifs. Des conditions de vie, qui au-delà de mettre en danger leur santé mentale, nuisent à la réussite scolaire et professionnelle.
Tomjo, auteur d’articles critique sur l’écologie dans la région, écrivait dernièrement un sujet sur l’éolien en mer, questionnant les besoins en énergie : https://chez.renart.info Nous l’avons questionné sur la réalité de l’éolien et les alternatives au nucléaire, 10 ans après la catastrophe de Fukushima.
Le confinement peut avoir des conséquences graves sur la psychologie des adolescent.es. Pour en savoir plus sur cette situation nous avons interrogé Élodie Bruyez, Sabrina Franck, et Valérie Corbau du Sagittaire et de la Maison des Ados de l’Artois.
Un reportage d’Athénaïs, réalisé avec l’aide de Camille
Le terme d’islamo-gauchisme fait débat actuellement, d’autant plus depuis que la ministre des études supérieures et de l’innovation Frédérique Vidal l’a utilisé pour qualifier certaines recherches universitaires, allant jusqu’à parler de gangrène, et plus grave encore, souhaitant enquêter dans les Universités.
Que signifie ce terme pour les personnes qui l’utilisent ? Est-il reconnu scientifiquement ? Qui sont les personnes ou quelles sont les idées visées par là ?
Nous vous proposons d’écouter l’interview du sociologue Jessy Cormont qui revient sur le terme d’islamo-gauchisme. Dans un premier temps Jessy Cormont nous explique d’où vient ce terme, qui l’utilise et qui vise-t-il à qualifier, puis dans un second temps le sociologue revient sur le glissement de la disqualification à la discrimination politique illégale et ses conséquences dans les universités et dans un troisième temps il explique en quoi cette discrimination vise toutes les personnes qui analysent et dénoncent les idées réactionnaires : racisme, sexisme, homophobie, transphobie…
Dans l’actualité régionale, 2021 s’annonce être l’année des travaux pour la centrale nucléaire de Gravelines afin de prolonger de 10 ans ses réacteurs. Alors que la France souhaite réduire de 75 à 50% la proportion du nucléaire dans la production d’électricité, on s’intérroge sur un tel choix. Pour nous répondre, Alain Vaillant, président de la Fédération Nord Nature Environnement.