Micros rebelles a tenu sa première assemblée générale ordinaire, le 6 juillet 2017. Une belle assemblée, vivante, dynamique, avec de nombreuses et nombreux-ses contributrices et contributeurs aux différentes émissions qui ont été réalisées cette année.
Nous indiquons ci-dessous la teneur des échanges qui se sont tenus lors de cette assemblée.
Sommaire
- 1 Rapport moral
- 2 Rapport d’activité
- 2.1 Les premiers pas
- 2.2 L’innovation sociale
- 2.2.1 Le contexte de l’innovation sociale à Micros rebelles
- 2.2.2 Le processus de l’innovation sociale à Micros rebelles
- 2.2.3 Le résultat de l’innovation sociale à Micros rebelles
- 2.2.4 Les impacts directs de l’innovation sociale à Micros rebelles
- 2.2.5 La diffusion et les changements de l’innovation sociale à Micros rebelles
- 2.3 La mise en place du studio radio
- 3 Rapport moral et rapport d’activité : échanges collectifs
- 4 Rapport financier
- 5 Adhérer à Micros rebelles : vers la révision des statuts
- 6 Barbecue
Rapport moral
À quoi sert Micros rebelles ? Quel est le sens du projet Micros rebelles ? Quelles sont les finalités qui sous-tendent ce projet ? Il y a sans doute de nombreuses réponses possibles à ces questions. Pour cette première Assemblée Générale, on va en dégager deux.
Une autre conception de l’information
L’information est un besoin social, un bien public et un socle de la démocratie, qui est malmené : quelques individus, en quelques mois, ont fait main basse sur la plupart des titres de la presse écrite, de la radio et de la télévision -> Voir à ce sujet le graphique publié par Le Monde diplomatique en juillet 2016, et affiché dans les locaux de Micros rebelles
Pour notre région, il existait 5 quotidiens, dans les années 70. Il y a aujourd’hui un groupe de presse qui règne sur la région, et qui construit son monopole -> Voir à ce sujet le graphique publié par La Brique, en 2009, et affiché dans les locaux de Micros rebelles.
Se pose donc la question de l’information, et en premier lieu la question des informations qui nous sont proposées par l’écrasante majorité des médias : il existe une contradiction entre le monde qu’on nous présente, et le monde que nous construisons, au sein de nos territoires, dans nos organisations associatives, nos collectifs militants, dans les quartiers, dans nos villes, dans les entreprises, au travers de nos initiatives sociales et solidaires….
C’est le sens de la mise en oeuvre de Micros rebelles : nous souhaitons faire connaître une autre information, d’autres analyses, au travers de nouvelles pratiques, renouvelées.
Nous souhaitons promouvoir une information émancipatrice et autonome. Et nous souhaitons produire de l’information locale. Cela ne signifie pas une fermeture au reste du monde. En effet, dans notre société mondialisée, tout est lié. Parler du local est aussi un biais pour parler du monde en général.
Promouvoir l’action locale est aussi une façon de s’opposer au monde tel qu’il va, de développer des contacts et des solidarités dans un monde atomisé où les liens sociaux se délitent.
À l’heure du culte de la mobilité libérale, faudrait-il laisser la promotion du sentiment d’appartenance et de l’enracinement à l’extrême droite ? De la qualité de l’information locale dépendent en partie la qualité de la vie locale, et la possibilité de mener d’autres initiatives, de créer d’autres activités collectives, sociales et solidaires, de s’investir dans d’autres alternatives, d’autres luttes.
Un outil de rencontres, un outil fédérateur
Au delà de la question de l’information, nous souhaitons que Micros rebelles soit un véritable outil fédérateur entre toutes celles et ceux qui luttent et se mobilisent, pour une autre société, une autre vie.
Autrement dit : la radio peut être un moyen de rencontres, entre des personnes, des associations, des collectifs, qui agissent sur des terrains différents.
Nous en avons réalisé cette année une première tentative, au travers de notre série d’émissions Décryptage.
Par exemple, à l’occasion de ces émissions, nous avons favorisé des échanges entre :
- le collectif des jardins partagés
- le collectif de soutien aux familles Rroms
- l’association eau … secours 62
- l’association Houille Ouille Ouille
L’idée, c’est que la radio puisse permettre des rencontres, produise des analyses, entre des mondes à-priori séparés, mais qui, selon nous, sont confrontés à des enjeux similaires. Pourquoi ? Parce que, sous l’apparence d’une société atomisée, se dissimule en fait une même société, le capitalisme. Et on a donc ainsi tout intérêt à se confronter, à se rapprocher les uns des autres, notamment concernant toutes celles et ceux qui ont une même visée : se débarrasser de toutes les oppressions, économiques, sociales, sexistes, patriarcales, racistes, etc…
D’une certaine manière, cette préoccupation rejoint ce que d’autres appellent la convergence des luttes, et, toujours d’une certaine manière, ce que nos ami-es féministes, bien présent-es à Micros rebelles et à cette assemblée générale, appellent l’intersectionalité : penser ensemble toutes les formes d’oppression, penser ensemble race, genre et capitalisme.
Rapport d’activité
Les premiers pas
- on peut commencer par se reporter aux différentes photos, affichées en nos locaux, et qui présentent quelques-unes de nos activités depuis notre création (placer la souris en survol de chaque image, pour la légende)
- les prémisses de la création de Micros rebelles, c’est un projet mis en oeuvre par Cliss XXI, durant l’année scolaire 2014-2015, en direction de jeunes lycéen-nes des lycées Henri Darras de Liévin et Pablo Picasso d’Avion.
- à la fin de ce projet, plusieurs de ces jeunes on souhaité poursuivre, avec différentes personnes rencontrées lors de la menée du projet: c’est ainsi qu’est né Micros rebelles (dont le nom et le logo ont été réalisés par une des jeunes du groupe). Nous sommes alors à la rentrée scolaire de septembre 2015.
- assez vite, Radio PFM 99.9, une radio contactée et visitée durant le projet initial, accepte de diffuser une heure d’émission hebdomadaire : ce sera (et c’est toujours) Micros rebelles hebdo, avec ses rubriques Agenda, Actualités, Reportages, et Musiques libres.
- assez vite toujours, fin 2015, il nous est proposé des locaux, rue Émile Zola, à Liévin. S’ensui alors un énorme chantier débarrassage, et aménagement.
- Parallèlement, Micros rebelles entre en contact avec le service ESS (Économie Sociale et Solidaire) du Conseil Départemental du Pas-de-Calais, dans le cadre d’un appel à manifestation d’initiative: il s’agit d’inscrire Micros rebelles dans une démarche D’innovation Sociale. On va en développer quelques aspects :
- identification du besoin : une autre information, d’autres analyses
- aspiration sociale : une information qui réflète nos pratiques collectives; une information qui permet la rencontre entre des personnes et des collectifs différents
- place centrales aux personnes, aux associations, aux collectifs militants
- ancrage territorial
- organisation collective
- pluralité d’intervenant-es
- ressources hybrides -> CF le rapport financier
- une approche nouvelle de la question de l’information
- impacts positifs générés par le projets Micros rebelles : la rencontre, la mise en tas de personnes et de collectifs différents
- les pratiques véhiculées par le projet Micros rebelles peuvent (on n’en est qu’au début) faire l’objet d’une appropriation très large, par les personnes, associations et collectifs impliqués
Ainsi, début 2016 : dépôt d’un dossier et rencontre avec le service ESS du Département, sur la base de l’inscription de Micros rebelles dans une démarche d’Innovation Sociale. Des échanges entre le Département et Micros rebelles vont se poursuivre tout au long de l’année 2016.
La mise en place du studio radio
D’autre éléments sont à souligner dans le cadre de ce rapport d’activités.
- dès septembre 2016, un bénévole de Micros rebelles réduit son temps de travail salarié, pour assurer quelques aspects liés au développements du projet : le suivi du dossier Innovation sociale (CF ci-dessus); l’approfondissement des relations avec Radio PFM, et, plus généralement, avec la Fédération des radios Associatives Nord de France (FRANF); engager Micros rebelles auprès de l’ensemble des acteurs du territoire
- fin 2016, une bonne nouvelle : notre dossier Innovation sociale est retenu ! Micros rebelles bénéficie d’une aide du département. On va en reparler (CF plus bas le rapport financier, avec la perspective d’une création d’emploi), mais, d’ores et déjà, ces nouvelles possibilités financières permettent à Micros rebelles d’équiper ses locaux : achats de matériels informatiques, son, radio, cablage et configuration réseau, fibre internet, …
- puisque nous avons eu cette bonne nouvelle, on tente une nouvelle demande, cette fois ci-auprès de la Fondation de France, dans le cadre de son dispositif Mines d’Idées. On reçoit donc un instructeur de la Fondation de France en nos locaux; on dépose le dossier… qui est en partie accepté : nous bénéficions d’une partie de l’aide que nous avions souhaitée
- la mise en place de notre studio, grâce aux aides reçues, change beaucoup de choses, concernant l’activité de Micros rebelles :
- mise en place d’une émission spécifique pour et par les lycéen-nes : L’actualité vue par les jeunes. Une chouette série d’émissions, avec des thèmes très variés (féminisme, migrations, citoyenneté, élections, et une spéciale L’actualité vue par les jeunes invite le Planning Familial)
- mise en place d’une nouvelle émission Décryptage (CF plus haut), permettant la rencontre et la confrontation d’associations et de collectifs différents.
- à l’occasion des élections présidentielles et législatives, mise en place d’une émission en studio : (Dé)battre la campagne, en liaison avec Radio Plus 104.3 ; à l’occasion de cette série d’émissions, nous avons accueilli en studio des représentants de La France Insoumise, des soutiens à la candidature de Benoît Hamon, des militants de Lutte Ouvrière, une représentante d’Europe Écologie Les Verts, le collectif pour le boycott actif des élections, le tout avec des invitations spécifiques à Paul Masson, pour commenter et analyser les enjeux et les résultats de ces différents moments électoraux.
- et puis, Micros rebelles s’installe dans le paysage, avec des débouchés intéressants. On peut évoquer notamment le Caféméléon, le café associatif pour enfants de Béthune, qui, comme Micros rebelles, est investi dans l’économie sociale et solidaire, également dans une démarche d’innovation sociale. Le caféméléon souhaite développer une activité Webradio dans un quartier de Béthune, a déposé un dossier de financement en ce sens, et fait appel à Micros rebelles pour la mise en oeuvre concrète de cette initiative. Le démarrage de ce projet conjoint est prévu dès le mois de septembre.
Rapport moral et rapport d’activité : échanges collectifs
Une riche discussion collective s’en est ensuivie. En voici quelques aspects :
- comment susciter la participation de nouveaux contradicteurs lors de nos émissions ?
- proposition, à la rentrée, de réaliser une émission régulière (fréquence à préciser), concernant les enjeux du féminisme
- il y a eu des tentatives d’émissions sur la littérature, avec Micros littéraires et Fahrenheit 451. Comment prolonger ces tentatives, au travers d’émissions qui donnent à écouter des extraits lus ?
- mettre en place une lettre d’information, pouvant annoncer les différentes émissions
- nouer des contacts avec d’autres médias, pas forcément radio. Par exemple, le journal Fakir, ou le journal La brique
- bien saisir la valeur ajoutée du projet Micros rebelles (CF le rapport moral)
- éditer des autocollants; proposer des T shirts
- ….
Rapport financier
Ce qu’il faut en retenir :
- l’accompagnement financier du Conseil départemental (démarche innovation sociale, voir plus haut) porte sur deux années
- c’est cet apport financier qui a permis à Micros rebelles d’équiper ses locaux, et notamment le studio
- c’est toujours cet apport financier du Conseil départemental 62 qui permet aujourd’hui à l’assemblée générale de l’association de procéder à une création d’emploi
- retenons également, dans le domaine financier, l’hybridation des ressources de l’association :
- subventions (Conseil départemental 62 – Fondation de France)
- prestations (par exemple, avec le Caféméléon : voir plus haut)
- dons et souscriptions, adhésions
- bénévolat (ce sont uniquement des forces bénévoles, militantes, qui ont permis le développement de Micros rebelles)
Rapport financier : échanges collectifs concernant la création d’emploi
L’assemblée générale, suite au rapport financier, procède à de très riches échanges concernant la création de poste à venir, et la définition de la fiche de poste à pourvoir.
Il en ressort, les opinions suivantes :
- pour du secrétariat
- pour mettre en oeuvre de nouveaux reportages
- pour tisser un réseau sur le territoire, un réseau de celles et ceux qui font bouger les choses
- pour enrichir les émissions :
- travailler la forme
- chercher des contradicteurs
- enrichir les idées
- pour créer des partenariats
- pour développer le travail avec les jeunes, par exemple les lycéen-nes :
- savoir leur faire une place
- savoir les former techniquement
- pour faire connaître Micros rebelles
- le temps salarié doit permettre de faire plus, et non faire à la place des bénévoles
- se pose donc la question du rapport entre le-la salarié-e et les bénévoles
- qui (salarié-e / bénévoles) monte et suit les dossiers de financements et les propositions de prestations ?
- pour s’interroger, poser un regard critique, concernant les aspects techniques
- pour augmenter le réseau de bénévoles, aller vers la mise en oeuvre de réunions régulières (par exemple mensuelles)
D’une manière générale, la mise en oeuvre du studio a constitué un véritable tournant dans le développement de Micros rebelles. Dans le même esprit, la création d’un poste permanent peut être également un autre tournant, important, dans la vie de notre association.
En pratique, l’assemblée générale convient de définir un groupe de travail interne, pour finaliser ces questions liées à la fiche de poste et au lancement du recrutement. Ce groupe se réunira fin août / début septembre.
Adhérer à Micros rebelles : vers la révision des statuts
L’assemblée générale souhaite développer formellement Micros rebelles, et proposer largement l’adhésion à l’association.
Dans ce contexte, les statuts adoptés au moment de la création sont un frein, notamment l’article 4 :
Article 4. Sont membres de l'association les fondateurs-trices de l'association (...). Toute nouvelle adhésion doit faire l'objet d'une décision unanime des adhérent‑es.
L’assemblée générale convient donc de modifier les statuts, à l’occasion d’une prochaine assemblée générale extraordinaire.
Cette AGE pourrait se poser :
- la question des adhésions à Micros rebelles, et des conditions de ces adhésions
- la question des adhésions de personnes morales (associations, collectifs, partenaires, …
Ceci étant, sans attendre, l’assemblée générale convient de proposer largement l’adhésion à l’association, sur la base du prix libre (voir bulletin d’adhésion ci-dessus).
Barbecue
Notre assemblée générale, dynamique, fraternelle, s’est poursuivi par le barbecue de l’amitié, un barbecue carné… et également végétarien ! Ce type de moments conviviaux est rendu possible notamment par les conditions matérielles de nos locaux, qui disposent d’une chouette partie extérieure.
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